Regress 86’s Primitive Stomp is exactly what the name promises—blunt, raw, and stomping with the unfiltered energy of underground punk and hardcore. It’s an album that leans hard into distortion, blown-out bass, and politically sharp lyricism, with no interest in polish or perfection. And while that DIY grit is part of its charm, it also becomes one of its biggest obstacles. From the opening moments, it’s clear this record doesn’t care about subtlety. The bass is a constant, distorted presence—sometimes crushing in a good way, sometimes overwhelming everything else. On songs like “Tinfoil Fools” and “Start-Up Nation,” the bass completely swallows the mix, making it hard to appreciate the drums or guitar work underneath. But when the distortion is dialed back a bit, like on “I Can’t” or “Mutant Future,” the band sounds tighter, more balanced, and way more impactful. The production overall is rough, thick like molasses. There’s a raw charm to it at times—it feels live, urgent, and feral—but it also makes parts of the record feel muddy or claustrophobic. That said, when the band finds a groove (as they do on “The Struggle”), it’s genuinely infectious. That track, in particular, stands out for its balance of aggression and rhythm, delivering a powerful message about labor and dignity with riffs that actually breathe. Lyrically, Primitive Stomp is smart and direct. It tackles everything from tech capitalism (“Start-Up Nation”) to toxic politics (“Useful Idiots”) and fascism (“Walter Sobchak”) with the kind of righteous anger punk thrives on. There’s also surprising nuance in songs like “Pit Mongos,” which flips expectations by celebrating pit culture as a space of safety and camaraderie rather than chaos. Even when the vocals get lost in the mix, the message cuts through. What’s most impressive is the band’s ability to write lyrics that are both socially conscious and genuinely relatable. There’s a refreshing honesty here—songs like “I Can’t” express everyday frustrations in a way that feels personal, not performative. The album ends strong with “Moral Line,” one of the few tracks where everything clicks. The cleaner vocals, fast drums, and tight guitar work show what Regress 86 is capable of when the mix gets out of the way. It’s the kind of closer that leaves you wanting more—but also makes you wish more of the album had hit that same clarity. Primitive Stomp is a record that wears its flaws with pride. It’s messy, angry, and raw, but it’s also passionate, thoughtful, and very real. Regress 86 might not be chasing perfect production, but they’re clearly chasing truth—and in that regard, this record hits hard. It may not be for everyone, especially those who want a clean, modern hardcore sound. But if you’re into heavy bass, distorted chaos, and politically sharp punk with a caveman stomp, Primitive Stomp is worth a spin—just maybe not with headphones on full blast.
Primitive Stomp de Regress 86 tient exactement la promesse de son titre : brut, frontal et martelant, débordant de l’énergie brute du punk et du hardcore underground. C’est un album qui mise à fond sur la distorsion, une basse saturée et des paroles politiquement acérées, sans aucune intention de paraître poli ou parfait. Et si ce côté « fait maison » contribue à son charme, il représente aussi l’un de ses plus gros défauts. Dès les premières secondes, il est clair que ce disque ne s’embarrasse pas de subtilité. La basse est omniprésente, constamment distordue — parfois écrasante dans le bon sens du terme, parfois au point d’éclipser tout le reste. Sur des morceaux comme « Tinfoil Fools » et « Start-Up Nation », la basse engloutit complètement le mix, rendant difficile l’appréciation de la batterie ou des guitares en arrière-plan. Mais lorsque la distorsion est un peu atténuée, comme sur « I Can’t » ou « Mutant Future », le groupe sonne plus serré, plus équilibré, et beaucoup plus percutant. La production est globalement rugueuse, épaisse comme de la mélasse. Il y a parfois un charme brut — ça sonne en direct, urgent, sauvage — mais cela rend aussi certaines parties de l’album étouffantes, voire boueuses. Cela dit, quand le groupe trouve son groove (comme sur « The Struggle »), le résultat est vraiment contagieux. Ce morceau se démarque notamment par son équilibre entre agressivité et rythme, livrant un message fort sur le travail et la dignité, avec des riffs qui respirent vraiment. Sur le plan lyrique, Primitive Stomp est intelligent et direct. Il aborde des thèmes variés, du capitalisme technologique (« Start-Up Nation ») à la politique toxique (« Useful Idiots ») en passant par le fascisme (« Walter Sobchak »), avec cette colère légitime sur laquelle le punk s’est toujours construit. Il y a même une nuance inattendue dans un morceau comme « Pit Mongos », qui renverse les idées reçues en célébrant la culture du pit non pas comme un lieu de chaos, mais comme un espace de sécurité et de solidarité. Même lorsque les voix se perdent dans le mix, le message, lui, reste clair. Ce qui impressionne le plus, c’est la capacité du groupe à écrire des paroles à la fois socialement conscientes et vraiment accessibles. Il y a ici une honnêteté rafraîchissante — des morceaux comme « I Can’t » expriment des frustrations quotidiennes d’une manière qui semble personnelle, pas théâtrale. L’album se termine en beauté avec « Moral Line », l’un des rares morceaux où tout fonctionne parfaitement. Les voix plus claires, la batterie rapide et les guitares bien en place montrent de quoi Regress 86 est capable quand le mix ne gêne pas leur message. C’est un final qui donne envie d’en entendre plus — mais qui fait aussi regretter que le reste de l’album n’ait pas atteint cette même clarté. Primitive Stomp est un disque qui assume fièrement ses défauts. Il est désordonné, furieux et brut, mais aussi passionné, réfléchi et authentique. Regress 86 ne cherche peut-être pas la production parfaite, mais ils cherchent clairement la vérité — et à ce niveau-là, le disque frappe fort. Ce n’est pas un album pour tout le monde, surtout pas pour ceux qui veulent un son hardcore moderne et propre. Mais si vous aimez la basse lourde, le chaos distordu et un punk politiquement affûté qui cogne comme un homme des cavernes, Primitive Stomp mérite d’être écouté — peut-être pas avec le volume à fond dans un casque, toutefois.
RATING: 6.5/10
NOTABLE TRACKS:
The Struggle
Mutant Future